La pratique du dessin tient dans ce travail une place majeure, si ce n’est centrale, cohabitant à certaines périodes avec la peinture sur toile. Gramatzki expérimente tous les formats de papier, du très petit au monumental, parfois dans des carnets, le plus souvent en feuille libre, qu’elle investit avec différentes techniques : le graphite de duretés variées (avec une prédilection pour la finesse du 3H), les crayons de couleur, les craies grasses ou sèches, l’aquarelle, l’huile, l’encre de Chine, différents apprêts, voire de la cendre.
Dans chaque série, l’artiste développe une gamme chromatique singulière et un vocabulaire spécifique de traits et de tâches qu’elle épuise jusqu’à aboutir à la recherche suivante. L’exposition présente ainsi plusieurs ensembles très distincts, couvrant toutes les décennies de création : la série des objets, un ensemble de plusieurs séries à la mine de plomb centré sur des recherches autour de la ligne et de la grille, un ensemble gestuel et pictural associant huile, gouache, acrylique, pastel et crayon, une série minimale et monochrome autour du rectangle et enfin les dernières recherches à l’aquarelle et au crayon (parfois associé à la craie) dans des couleurs vives et des formats souvent plus longs que hauts, qui systématisent le motif de la grille et des lignes parallèles.