© Emmanuel WATTEAU

Arman (Nice, 1928 – New-York, 2005)
Chiaroscuro
1976

Combustion de violons découpés et assemblés sur aggloméré
73 x 119 cm

Chiaroscuro, œuvre datant de 1976, est le point de convergence de trois « méthodes » – terme emprunté au critique d’art Pierre Restany, défenseur du groupe des Nouveaux Réalistes auquel appartient Arman – d’exploration de l’objet successivement développées de 1955 à 1964, par l’artiste : « Empreinte », « Colère », et « Combustion ».
Les violons vandalisés y sont morcelés et brûlés sur un support, qui l’est également. Parfois, le décalage entre un fragment et son « ombre portée » par brulure accentue la fonction de pochoir de l’objet, conférant ainsi à l’œuvre l’allure générale de composition d’empreintes et de contre-empreintes.
L’œuvre procède d’un étonnant pont tendu entre volonté scandaleuse et assumée de ne faire que « présenter » l’objet éclaté et le souci respecté de l’efficacité de la composition picturale.
S’y adjoignent les traces historiques d’un héritage cubiste attentif au dévoilement de l’être, sous toutes ses faces, et celles d’une stricte et inquiétante leçon d’anatomie des habitudes consommatrices de nos sociétés. M. S.