© Emmanuel WATTEAU

Andy Warhol (Pittsburgh, 1928 – New-York, 1987)
Car crash
1963

Sérigraphie sur toile
71 x 136,5 cm

En 1962, Andy Warhol commence à reproduire, grâce à la sérigraphie, les emblèmes et les icônes de la société de consommation : images du dollar, de stars de cinéma, de boîtes de soupe Campbell ou bouteilles de coca-cola. La série des Car Crash s’inscrit dans cette démarche mais elle s’en détache par son sujet.

Au premier plan, accidentée, la voiture est coupée en son centre par un platane. À son bord, le chauffeur est désarticulé par la violence du choc. Au second plan, un groupe de curieux observe la scène. Andy Warhol utilise la monochromie afin de créer un effet de solarisation, grâce à la couleur orange qui ressort de la surface noire. Il brise les codes traditionnels de l’art car le spectateur doit regarder trois images identiques, la troisième coupée par le cadre. L’artiste réalise ce montage grâce à la photographie d’un accident de voiture tirée d’un journal quotidien. Par la sérigraphie, la main de l’artiste disparaît et l’œuvre devient un produit industriel de consommation banale conçu à la chaîne. Ce crash symboliserait la chute de l’abstraction et marque aussi le début de l’exploitation par Warhol d’images violentes qui se retrouvent dans sa grande série sur le thème de la mort intitulée Death and Disasters, qui comprend également la série des « Chaises électriques », des « Suicides » ou de la « Bombe H » . C. D.